Même si les peuples autochtones du Canada comptent parmi les plus faibles émetteurs de gaz à effet de serre, des études universitaires montrent qu’ils sont parmi les plus exposés aux répercussions des changements climatiques. – Rapport « “My Fear is Losing Everything”: The Climate Crisis and First Nations’ Right to Food in Canada », par Human Rights Watch.
Le Canada se réchauffe environ deux fois plus que la moyenne mondiale, et ses régions nordiques, où se trouvent de nombreuses communautés autochtones, se réchauffent encore plus rapidement.
Ce mois-ci, des chefs de quatre Premières Nations du nord du Manitoba ont déclaré l’état d’urgence parce que le temps exceptionnellement chaud a entraîné la défaillance du réseau de routes d’hiver dont ils dépendent pour leurs biens et services essentiels.
Le grand chef Scott Harper, accompagné d’un conseil représentant les quatre Premières Nations qui composent la région éloignée de Island Lake, affirme que la priorité immédiate est d’accélérer la livraison de biens essentiels pour protéger la santé, la sécurité et le bien-être des résidents.
L’hiver est une saison propice dans de nombreuses communautés nordiques éloignées comme Island Lake qui dépendent principalement des routes d’hiver pour acheminer des marchandises et des produits de base. Les gens de ces communautés empruntent les routes d’hiver ou de glace pour transporter des denrées et d’autres marchandises, rendre visite aux membres de leur famille et se déplacer vers les plus grandes communautés.
Toutefois, les changements climatiques affectent la stabilité et l’accessibilité des routes d’hiver. À mesure que ces routes deviennent de moins en moins fiables en hiver en raison du réchauffement, les communautés dépendent de plus en plus du transport aérien coûteux pour livrer de la nourriture, ce qui fait bondir le coût des aliments et d’autres biens essentiels.
Selon une carte narrative d’ArcGIS créée par Esri Canada pour Banques alimentaires Canada, lorsque les routes d’hiver ne sont pas accessibles, la nourriture et les autres biens essentiels doivent être acheminés par avion à l’aéroport d’Island Lake (qui est situé sur une petite île), puis acheminés jusqu’à la communauté à l’aide d’un chaland.
Bien qu’il soit plus rapide que la plupart des autres moyens de transport, le transport aérien coûte beaucoup plus cher que le transport routier, ferroviaire ou maritime des marchandises. Le coût du fret aérien de certains produits est parfois plus élevé que la valeur des produits eux-mêmes.
Par exemple, lorsqu’une caisse de 24 bouteilles d’eau arrive à l’épicerie d’Island Lake, le coût par caisse peut atteindre 50 $ après l’application des subventions et de la marge bénéficiaire du magasin.
Si l’on utilise les routes d’hiver, qui sont beaucoup plus rentables pour les résidents en ce qui concerne l’approvisionnement de la communauté, le coût de la même caisse de 24 bouteilles d’eau est de plus de 30 $ après les subventions et la marge bénéficiaire du magasin.
L’eau embouteillée est un besoin pour de nombreuses communautés nordiques autochtones aux prises avec des défis sociétaux et infrastructurels majeurs liés à l’accès à l’eau potable. Sur cette carte, nous allons découvrir le parcours d’une caisse de 24 bouteilles d’eau vers Island Lake.
Banques alimentaires Canada tient à remercier la Fondation Walmart pour le financement de cette initiative de cartes narratives.