Tout le monde ne fait pas l’expérience de l’insécurité alimentaire de la même manière. Certaines populations, comme les personnes vivant avec le VIH/sida, sont plus vulnérables en raison de la stigmatisation et de la discrimination persistantes ancrées dans l’homophobie, la transphobie, le racisme et la violence fondée sur le genre auxquels elles sont confrontées.
Selon une étude menée par Banques alimentaires Canada, les personnes qui vivent avec le VIH/sida sont plus susceptibles de connaître la pauvreté et de devoir compter sur des services d’urgence comme les banques alimentaires pour répondre à leurs besoins fondamentaux.
C’est pourquoi la Banque d’alimentation d’Ottawa soutient des organismes comme le comité du sida d’Ottawa, qui offre un refuge aux membres des communautés queer et trans susceptibles de ne pas se sentir à l’aise de recourir à d’autres services en raison de leur identité de genre ou de leur orientation sexuelle.
Le comité du sida d’Ottawa a vu le jour par nécessité au plus fort de la crise du sida en 1985, alors que les homosexuels succombaient au VIH/sida à un rythme alarmant. En l’absence de toute aide des autorités publiques, la communauté s’est ralliée pour appeler les élus à fournir des médicaments qui sauvent des vies.
Les membres de la communauté ont également ouvert leurs portes à leurs semblables pour accueillir des groupes de soutien, une pratique qui a été commémorée avec amour aujourd’hui au centre d’accueil du comité du sida d’Ottawa, le vivoir. Cet espace accueillant et chaleureux est bien nommé, non seulement comme clin d’œil aux humbles débuts de l’organisation, mais aussi comme un reflet de son objectif principal : veiller à ce que les personnes qui vivent avec le VIH/sida bénéficient de la meilleure et de la plus longue qualité de vie possible.
Le comité du sida d’Ottawa offre également un large éventail de services d’urgence et psychosociaux aux personnes qui vivent avec le VIH/sida, notamment de l’aide dans les domaines de l’immigration, de l’emploi, du logement et de la santé mentale, ainsi que du matériel de réduction des méfaits, des tests de dépistage du VIH et des MST et, bien sûr, un programme alimentaire.
En effet, l’alimentation est au cœur de la majeure partie du travail effectué par le comité du sida d’Ottawa, puisque « si on a le ventre vide, rien d’autre n’a vraiment d’importance… avant de pouvoir alimenter son cerveau et son esprit de ressources éducatives, on doit avoir la panse bien remplie, explique le directeur général Khaled Salam. Les gens ont aussi besoin de denrées nutritives pour prendre leurs médicaments et rester en bonne santé. »
En tant qu’organisme de la Banque d’alimentation d’Ottawa, le comité du sida d’Ottawa reçoit une livraison de nourriture chaque vendredi matin. Le personnel et ses bénévoles organisent ensuite les denrées avant d’ouvrir les portes du garde-manger à 13 h à environ 70 ou 80 membres de la communauté. Dans le cas des personnes qui font face à des défis d’accessibilité, le personnel et les bénévoles livrent les denrées à la maison, ce qui leur permet de s’assurer que tout va bien et de réduire le sentiment d’isolement. D’autres programmes servent des repas chauds, animent des ateliers sur la façon de manger sainement avec un budget limité et distribuent des paniers alimentaires des Fêtes avec tout le nécessaire pour que les familles profitent d’un repas traditionnel des Fêtes avec de la dinde.
Malgré tout ce travail, M. Salam prévient que les banques alimentaires ne sont qu’une pièce du casse-tête lorsqu’il s’agit d’assurer la sécurité alimentaire dans la capitale nationale et partout au pays. Le cycle de la pauvreté au Canada doit être enrayé de toute urgence par l’octroi de logements abordables et d’un revenu de base universel.
Afin que personne ne soit laissé pour compte, Banques alimentaires Canada milite auprès du gouvernement pour instaurer de nouvelles mesures de soutien pour les locataires à faible revenu et un seuil de revenu minimum pour tous les Canadiens de manière qu’ils puissent se remettre sur pieds.