La faim touche un ménage canadien sur huit, ce qui représente 4,4 millions de personnes, dont 34 % sont des enfants.
Banques alimentaires Canada et son réseau de 638 banques alimentaires affiliées réparties dans l’ensemble du pays se partagent ce fardeau. « Ensemble, nous jouons un rôle essentiel, quoique désolant, dans la société canadienne, affirme Kirstin Beardsley, chef des Services du réseau à Banques alimentaires Canada. Il est de notre devoir d’aider les gens dans le besoin en soutenant les organismes locaux (banques alimentaires) partout au pays en ce qui concerne l’approvisionnement, la distribution et les services essentiels. En fin de compte, nous travaillons à bâtir un Canada où personne ne souffre de la faim. »
En temps normal, la lutte contre l’insécurité alimentaire est une tâche difficile à accomplir. Avec une pandémie mondiale qui s’ajoute aux défis actuels, nous voilà soudainement face à une mission qui semble impossible.
Toutefois, cela n’a pas empêché Banques alimentaires Canada de passer à l’action. « J’adore Bernadette, qui travaille à la banque alimentaire de Kamloops, affirme Kirstin. Bernadette aime dire que nous pouvons tout faire, même l’impossible, parce que c’est exactement ce que font les banques alimentaires. C’est ce genre de dévouement qui encourage notre équipe à réfléchir sans cesse aux moyens de trouver une solution à tout. Au moment où la pandémie a commencé à se propager dans le monde entier, notre équipe de direction a très vite compris à quel point cette crise pourrait toucher la capacité de nos réseaux à soutenir les personnes dans le besoin. Ainsi, nous savions que nous devions être prêts à toute éventualité. »
Cette approche avant-gardiste comprenait l’établissement de nouveaux partenariats clés.
« En tant qu’organisme, nous avons tendance à nous occuper davantage des politiques sociales (comme celles du ministère de l’Emploi et du Développement social Canada), explique Kirstin. Cependant, en suivant de près les répercussions de la pandémie, la nécessité d’établir de solides relations dans le secteur de l’agriculture est devenue de plus en plus évidente, la sécurité alimentaire de l’ensemble du pays dépend de ce secteur. »
Ces partenariats importants ont aidé Banques alimentaires Canada à jeter les bases essentielles de la gestion de la crise qui s’annonçait.
Ainsi, lorsque toutes les activités au Canada ont commencé à s’arrêter, l’équipe a immédiatement compris que non seulement les collectes de denrées allaient cesser, mais que les chaînes d’approvisionnement allaient être perturbées très rapidement (les gens se sont aussitôt mis à empiler des provisions). Cette situation allait créer une crise sans précédent pour les banques alimentaires.
Sachant qu’il devait intervenir sans délai pour soutenir son réseau, Banques alimentaires Canada a élaboré son plan le plus ambitieux à ce jour, soit une campagne de dernière minute visant à amasser 150 millions de dollars.
Tania Little, chef du Développement et des partenariats pour Banques alimentaires Canada, a fait le point sur leur plan audacieux : « En tant qu’organisme, nous amassons généralement environ 20 millions de dollars et l’équivalent de 70 à 75 millions de dollars en denrées par année. Ainsi, le fait que nous devons lancer une campagne ayant pour objectif de recueillir 7,5 fois plus de fonds qu’à l’habitude devrait vous donner une idée de l’ampleur de ce que représente pour nous un tel projet. »
Pour atteindre cet objectif, Banques alimentaires Canada savait que cette campagne devait être à la fois importante et audacieuse afin d’attirer l’attention des entreprises et des personnes bénévoles.
Son souhait s’est réalisé.
Le jour où l’équipe a décidé de lancer la campagne, Banques alimentaires Canada a reçu un premier don de 750 000 $. Il provenait de l’acteur de cinéma canadien Ryan Reynolds et de son épouse Blake Lively. « C’était comme si les astres s’étaient alignés en notre faveur, dit Tania. Tout à coup, nous nous sommes retrouvés à lancer une vaste initiative de collecte de fonds et, avant même de nous mettre à l’œuvre, nous avons reçu notre tout premier don, qui était substantiel. »
Cet élan initial a ouvert la voie à la création d’une nouvelle série de partenariats qui se sont avérés essentiels pour faire passer le message.
« Tous les éléments se sont mis en place. Quatre grands réseaux canadiens ont collaboré avec nous et entre eux pour la tenue du concert Stronger Together, Tous Ensemble. La famille Rogers nous a pris sous son aile et a fait la promotion de notre travail au moyen d’une série de publicités numériques. Aussi, plus d’une quinzaine de campagnes de services publics ont été menées indépendamment par des donateurs. Toutes ces merveilleuses personnes et entreprises sont allées de l’avant non seulement pour nous offrir de généreux cadeaux, mais aussi pour faire connaître notre cause, explique Tania. »
Une visibilité d’une telle ampleur a renforcé la crédibilité du travail de Banques alimentaires Canada, ce qui a encouragé des partenaires encore plus généreux à contribuer.
« Je crois que, grâce à cette campagne et à la façon dont nous avons assumé notre rôle de chef de file pendant la pandémie, Banques alimentaires Canada est perçu comme un organisme encore plus crédible par les donateurs, les gouvernements et d’autres partenaires. Des organismes avec lesquels nous n’avions pas nécessairement travaillé en étroite collaboration par le passé ont commencé à communiquer chaque semaine avec notre équipe. Le gouvernement fédéral nous a même octroyé un don de 50 millions de dollars. Tout cela parce que les élus se sont rendu compte que l’ampleur de notre travail est bien plus importante qu’ils ne l’imaginaient », affirme Kirstin.
Ces nouveaux partenariats permettent à Banques alimentaires Canada de léguer un héritage de durabilité et de qualité aux banques alimentaires.
Par exemple, en Ontario, il existe déjà une profonde relation entre les organismes provinciaux et divers groupes de producteurs (œufs, produits laitiers, poulet, bœuf, porc), ce qui a contribué à améliorer la qualité des aliments distribués dans les banques alimentaires de la province. À présent, bien d’autres partenaires nous ont contactés pour nous offrir d’importants dons de denrées fraîches ou de denrées alimentaires en général.
L’établissement de relations entre les entreprises de transformation, les producteurs et les fabricants au cours des prochains mois permettra également aux banques alimentaires de ne pas être aussi angoissées par les difficultés éventuelles de leurs chaînes d’approvisionnement.
« C’est une partie de l’héritage qui va découler de tout cela. Certaines de ces relations ont été établies dans la sphère locale et sont maintenant entretenues à l’échelle du pays. Dans d’autres cas, nous avons ouvert la voie à de nouveaux partenariats qui auront une incidence sur le système à long terme et, espérons-le, relanceront l’économie », renchérit Tania.
Avec tous ces nouveaux partenariats et l’incroyable générosité et philanthropie dont bénéficie Banques alimentaires Canada, il s’agit en fin de compte d’une histoire de communauté.
Tout cela illustre comment, à grande échelle, une communauté d’entreprises, de donateurs, de partenaires, de banques alimentaires et de Canadiens s’est unie pour atteindre un objectif commun : fournir aux personnes dans le besoin de la nourriture, du soutien, des contacts, et surtout, de l’espoir.
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